Big Eyes, une biopic signée Tim Burton
Dans les années 1950, aux Etats-Unis, une jeune femme, Margaret Ulbrich (Amy Adams), décide de quitter son mari avec sa fille pour San Fransisco où elle espère pouvoir subvenir aux besoins de sa famille avec ses talents de peintre.
Elle se heurte très rapidement à la dure réalité : le manque de reconnaissance publique et sociale qui est laissé aux artistes femmes pendant cette période. C’est alors qu’elle rencontre Walter Keane (Christoph Waltz), ce charmeur et beau-parleur qui lui promet de réaliser tous ses rêves.
Le couple Keane connaît très vite une aventure artistique de grande renommée qui n’est en réalité qu’une escroquerie orchestrée avec brio par Walter : ce dernier convainc Margaret de lui laisser les droits de toutes ses peintures – des portraits d’enfants aux grands yeux tristes. Il fallut à Margaret plusieurs années pour se décider à révéler au grand jour les ficelles de Walter Keane.
Tim Burton nous revient cette année avec une biopic alléchant qui a tout pour nous surprendre. Tout d’abord, ni Johnny Depp ni Helena Bonham ne sont à l’affiche de Big Eyes. Le réalisateur d’Edward aux mains d’argent (1990), de Beetlejuice (1988) et des Noces funèbres (2005), s’éloigne par ailleurs de l’univers fantastique qu’on lui connaît si bien.
Autour des thèmes du droit de l’auteur et de la création – thèmes chers à Tim Burton, Christoph Waltz et Amy Adams nous délivrent des dialogues poignants, jonglant entre le mélodrame et l’humour.
Les scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski nous dépeignent un beau portrait d’une femme qui se délivre des conventions traditionnelles pour revendiquer ses droits. Le sujet est particulièrement intéressant : il offre la possibilité d’en apprendre plus sur cette fraude artistique qui a bluffé tout le monde dans les années 1960-1970 et de se familiariser avec l’art de Margaret Keane et les débuts de la commercialisation de la culture.
Cela dit, le thème de la propriété intellectuelle et des sentiments de Margaret Keane à l’égard de son art et de son manque de reconnaissance n’est pas assez creusé. Il aurait pu être intéressant d’approfondir un peu plus sur le personnage de Margaret Keane et sa relation à ses œuvres.
Toutefois, il convient d’applaudir la prestation des deux acteurs principaux. Christoph Waltz nous offre ici une de ses meilleures prestations : sitôt charmé par ses belles paroles et promesses, on finit par vouloir sa perte.
Quant à Amy Adams, elle parvient avec succès à offrir un portrait réaliste et déchirant d’une artiste tombée dans l’ombre de son mari. Les dialogues écrits avec justesse viennent soutenir le jeu poignant des acteurs, pour le plus grand plaisir du spectateur. Pour finir avec un jeu de mots douteux, le duo de choc Adams-Waltz nous en met plein les yeux!
Big Eyes (Les Grands Yeux) de Tim Burton
Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter, Jason Schwartzman,
Sortie DVD au Québec : 14 avril 2015
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