Quand magie rime avec pédagogie ou l’extraordinaire histoire d’un gars ordinaire
En 2010 au gala des Français, pendant le Festival Juste pour
rire, on l’a vu en compagnie d’Édouard Baer. Depuis deux ans, c’est lui qui
remplace le Père Fouras dans Fort Boyard. Il n’est ni un magicien, ni un
humoriste. Il est quand même un peu les deux à la fois. C’est un gars hors
normes, un véritable virtuose dans son domaine. Il a d’ailleurs remporté en
2009 le prix de Révélation Juste pour rire 2009 : mention
d'honneur, et en 2014 le Mandrake d’or. J’ai nommé… Vincent C.
Il y a moins de dix jours, je ne le connaissais pas. Les
raisons? Je n’ai plus de télévision depuis six ans, et je n’aime pas les
spectacles de magie. Pourquoi? Parce que j’ai toujours l’impression que le gars
d’en face se fout de moi. Il est bien habillé, un peu trop même, et ça
m’énerve. Je le trouve trop propre sur lui. Il cache quelque chose. Il ne m’explique
pas ses tours de magie, il fait semblant. Conséquence : je me sens nul.
Avec Vincent C. c’est tout le contraire. Sa spécialité c’est
de faire des jokes en même temps qu’il fait des tours. Il ne porte pas de
chapeau haut de forme, ni de veste en queue de pie. Il est habillé comme
monsieur tout le monde. Comme il se plaît à le rappeler, Jean-Eugène
Robert-Houdin, le père de la magie moderne, disait qu’un magicien est une
personne ordinaire qui fait quelque chose d’extraordinaire. Et c’est bien ce que
Vincent C. fait.
En véritable artiste de la scène, son spectacle de magie est axé sur l’humour et l’honnêteté. Il vient nous chercher, nous interroge, s’adresse à notre intelligence. Il sème le doute. Il veut que nous réfléchissions afin que nous puissions nous défendre contre les marchands d’illusion. Ceux qui l’inspirent sont : Penn and Teller, Derren Brown ou Steve Morton. Comme lui, ils s’adressent à notre intelligence. Pour lui le monde est logique et mathématique. Il n’y a pas de place pour le surnaturel ou l’inexplicable.
Il rentre d’une tournée européenne en France, en Suisse et
en Belgique où il a fait de belles rencontres et a pu jouer dans des lieux mythiques
comme le Palais Royal. Là où, m’apprend-il, Louis de Funès a lui-même joué. Il
a une culture générale phénoménale.
Il se plaît à dire que Serge Denoncourt c’est lui en plus
mûr. C’est à Serge, son directeur artistique, qu’il doit une coordination
impeccable des différents éléments du spectacle. Lui et Vincent C. partagent
une belle complicité. Serge joue le rôle d’un véritable guide. Cette complicité, il la partage aussi avec sa compagne qui est à la fois membre de l’équipe des
machinistes et son assistante sur scène.
Vincent C. c’est un gars franc et authentique. C’est un gars
ordinaire qui fait des choses extraordinaires. Il sera au théâtre Saint-Denis
le 24 mars prochain à partir de 19 h pour nous faire son spectacle. Ne le
manquez pas!
Le 24 mars
Théâtre St-Denis
CHARLES AMMOUN
Rédacteur
Passionné par le tatouage, le dessin, l’écriture et la création en général, Charles a une prédilection pour les arts graphiques. Il a également d’autres atouts pour lui : son autodérision libanaise et sa grande gueule parisienne.
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