Festival international Présence autochtone (FIPA): une invitation à mieux comprendre les cultures de ma terre d’accueil

Lors de ma cérémonie de citoyenneté canadienne, j’ai visionné une vidéo mettant en lumière le lien renouvelé entre les nouveaux citoyens et les peuples autochtones.

Cette séquence, ponctuée de témoignages autochtones, m’a touchée. Elle m’a aussi confrontée à une réalité: malgré mes lectures pour l’examen de citoyenneté et mes études sur la diversité, l’équité et l’inclusion, je ne connaissais que très peu de choses sur l’histoire et les cultures autochtones.

Alors cette année (et pour les prochaines!), j’ai envie d’aller plus loin. Au-delà des reconnaissances territoriales prononcées en début d’événement, au-delà des lignes apprises pour l’examen, je souhaite mieux comprendre ceux qui étaient ici bien avant moi.

Pour y parvenir, en plus de lire, de me documenter et de poser des questions, j’ai choisi d’entrer par la culture, par l’art, par le vivant.

Et il était temps car malgré ses 35 années d’existence, je n’avais encore jamais parlé du Festival international Présence autochtone sur mon blogue.


Une programmation artistique en résonance avec les luttes actuelles

Présence autochtone valorise la pluralité des identités autochtones, tout en mettant en lumière les enjeux sociaux, écologiques et culturels qui les traversent.

La programmation 2025 reflète une volonté de décloisonner les genres et les territoires. Musique, performances poétiques, documentaires: chaque création porte en elle un fragment de mémoire, de résistance ou de renaissance.

Ce qui m’a particulièrement frappée à la lecture de la programmation, c’est à quel point j’avais peu conscience de la pluralité des langues autochtones : Apalaï, Mbya Guarani, Inuktitut, Innue... Ces langues (parfois fragilisées) deviennent ici des vecteurs de création, de transmission et de fierté.

Les documentaires et fictions présentés abordent frontalement les traumatismes intergénérationnels, la mémoire des peuples autochtones, et les conséquences du colonialisme. 

Qu’il s’agisse des pensionnats, de la détention de Leonard Peltier ou des récits de femmes autochtones d’Amérique du Sud, ces œuvres posent un regard lucide et nécessaire sur le passé… et l’avenir.

Les contrastes sont saisissants : robots de la NASA dans le désert aymara (Cosmographies), immersion en temps réel dans le quotidien inuit (Sanajiit), rap ou chant cérémonial australien sur la place des Festivals.

Résistance joyeuse

Le festival assume aussi un rôle politique, en proposant une forme de résistance joyeuse (c'est ce que j'ai pu lire ici!)

 Il célèbre les liens interculturels, la solidarité, la fierté. Il nous invite à rester ouverts, curieux, et solidaires, dans un monde où les replis identitaires menacent parfois le dialogue.

Un souffle à long terme

Plus qu’un événement, le festival Présence autochtone est une invitation. À écouter. À apprendre. À se rencontrer. À reconnaître les voix qui ont trop longtemps été marginalisées.

Cette 35e édition est un tremplin pour continuer à tisser des ponts durables entre les peuples et à construire un avenir fondé sur la reconnaissance, l’écoute et la création.

Un mot personnel pour finir

Rédiger ces quelques paragraphes m’a demandé un réel effort de recherche et d’introspection. Parce que ma culture générale sur ces sujets est encore insuffisante. Parce que je ne veux pas parler à la place des personnes concernées. 

Mais je crois profondément que le respect passe aussi par l’attention, la curiosité sincère, et l’envie d’apprendre autrement. C’est avec cette humilité que je vous invite à découvrir ce festival.

Infos pratiques : 

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