Sound of The Real, le premier album de Moses Baxter


Premier album signé Moses Baxter, Sound of the Real nous fait découvrir toute la vision musicale de son créateur dans un projet réalisé à partir de sons captés au cœur de la créative et inspirante Berlin

À la fois électronique et expérimentale, cette soirée de présentation sous le dôme de la Société des Arts Technologiques a couplé la performance du DJ aux prestations hautes en amplitudes et en couleurs de nouveaux VJs prometteurs. 

Découvert sur la scène musicale électronique en tant que Moses Baxter depuis moins d’un an, André Ouellet a pourtant déjà à son actif plusieurs succès artistiques. 

Lancement de l'album Sound of the Real de Moses Baxter
© Sebastien Levy, Carnet d'une Réunionnaise 2015, Société des arts technologiques.
Membre du groupe Darling A, participant au projet Ngâbo, concepteur sonore pour les 10 ans du Kabaret Kino, il créé également des morceaux sur mesure destinés à des courts-métrages comme Mila pour lequel la conception sonore et la musique recevront de nombreuses distinctions lors de divers festivals.

Après un séjour créatif à Berlin et deux ans de préparation, Moses Baxter nous présentait ce 17 janvier les 12 titres de son album électronique Sound of the Real. Entièrement autoproduit, ce travail est le fruit de nombreux enregistrements capturés par l’artiste au cœur de la capitale allemande.

Rires d’enfants, souffle de ventilateur défectueux, sifflement d’avion ou encore chaos industriel, Moses Baxter a réussi le pari de créer ses propres instruments depuis des sons de vies, des sons de jour, des sons de nuit.

Pour cette première présentation au grand public, Moses Baxter ne se produit ni plus ni moins que dans la Satosphère, lieu emblématique et précurseur en matière de performance artistique à Montréal. Nous avons voulu en savoir plus sur le DJ :

Lancement de l'album Sound of the Real de Moses Baxter 
© Sebastien Levy, Carnet d'une Réunionnaise 2015, Société des arts technologiques.
D’où tires-tu ton nom d’artiste, Moses Baxter ?
Il vient d’un film de science-fiction sorti en 1990 qui s’appelle Hardware. C’était l’un des premiers films où je voyais un robot qui assassinait des êtres humains qui essayaient de se battre. Les effets spéciaux de ce film tourné dans un petit appartement en huit clos étaient géniaux! 

À l’époque, le groupe Public Image Limited faisait du pop, punk, électro, new wave, un mélange extrêmement bizarre, mais excellent! Ils avaient réalisé pour ce film le morceau The order of death. Cette musique m’a complètement allumé et inspiré pour toute la musique que j’ai écouté ensuite et celle que je compose aujourd’hui. 

Alors que je n’étais même pas encore entré au cégep, je découvrais enfin ce qu’on pouvait réellement faire avec la musique. Prendre ce nom de scène, c’était une façon de rendre hommage au personnage principal de ce film.
Comment en es-tu arrivé à devenir DJ ?
Toute ma vie, j’ai toujours adoré et voulu faire de la musique, mais jusque-là, je ne savais pas comment. J’avais eu deux-trois groupes ici et là, j’ai chanté dans quelques petites affaires mais rien de majeur.

Je ne voyais pas comment je pouvais me faire une vie avec ça, mais j’étais aussi probablement trop jeune et pas encore assez expérimenté pour être capable de me débrouiller tout seul. Alors que j’étais sur une plage lors d’une de mes retraites et que j’entendais le chant des oiseaux, je me suis rendu compte que la musique était partout autour de moi, dans tous les sons que j’entendais et je me suis dit que je ne pouvais pas ne rien en faire. 

Ayoye! Depuis ce jour-là, j’ai commencé à apprendre par moi-même comment mixer et composer. Je me suis renseigné sur les instruments virtuels mais ils m’ont ennuyé très rapidement. 

C’est donc à ce moment-là que tu as choisi de créer tes propres sons, c’est ça ?
Exactement, je suis parti sept semaines à Berlin, la mama de la musique électronique. Là-bas , j’ai laissé les sons de la ville m’inspirer et j’ai enregistré tout son qui captait mon attention. C’est à partir de ce matériel que j’ai produit mon travail. L’album est complètement axé sur des sons de la réalité que j’ai étirés, coupés, transformés pour créer mes propres instruments. 

Tous les sons que l’on entend dans ton album sont donc réels?
80 % des sons sont réels, j’ai bien sûr ajouté 20 % de base avec quelques drums pour que ça sonne bien et rythmer l’ensemble. J’adore quand ça danse, quand ça bouge et j’ai ajouté cela pour donner le kick qui manquait.

J’aime beaucoup l’idée de présenter un spectacle, mais mon but n’est pas nécessairement d’offrir quelque chose de totalement inaccessible. Je ne veux pas tomber dans le complètement planant comme peut parfois l’être l’expérimental qui intéressera seulement un public spécialisé.

Tu as déjà plusieurs créations musicales derrière toi, est-ce que créer un album était une réelle envie ou une opportunité à saisir ?
J’ai effectivement réalisé plusieurs collaborations en tant qu’artiste, mais j’avais dans l’idée de faire un album à moi un jour. J’ai participé à plein de projets comme un EP avec Darling A, mais ce n’est pas pareil. 

Quand tu travailles avec d’autres, tu es forcément amené à faire des concessions, c’est normal, mais tu as moins le temps de développer quelque chose de personnel. J’avais vraiment cette envie de créer un gros album dans lequel j’ai tout fait et tout travaillé de façon totalement égoïste

C’était une manière de développer une identité comme celle de Moses Baxter. En tant que musicien, je pense que c’est aussi comme ça qu’on se fait connaitre.

Quel effet ça te fait de te produire dans la Satosphère, une référence dans l’art de la création ?
Je me sens complètement honoré qu’ils aient accepté de me laisser me produire ici. Mais ils ne se sont pas arrêtés au fait de me trouver sérieux et d’apprécier ma musique, ils m’ont aussi donné un coup de main incroyable! J’ai été très bien couvert médiatiquement parlant pour quelqu’un qui fait son premier album surtout en musique électronique et je les remercie énormément. 

J’ai aussi été très appuyé lorsqu’on m’a proposé de me faire accompagner par les nouveaux VJs Push1stop, Sean Caruso et Fred Trétout qui ont réalisé leur première expérience au lancement de mon album dans le dôme. C’était donc aussi une superbe opportunité pour tout le monde.

Et maintenant, après Berlin, quelle sera alors la prochaine destination ?
C’est une très bonne question, mais je n’y ai pas encore réfléchi. Je vais probablement me taper le trip de me refaire une autre ville. Je ne sais pas encore laquelle, mais elle m’inspirera davantage c’est certain!

Lancement de l'album Sound of the Real de Moses Baxter 
© Sebastien Levy, Carnet d'une Réunionnaise 2015, Société des arts technologiques.
Sous ce dôme de 13 mètres de hauteur, au cœur des projections d’images et de sons, l’ambiance était parfaite! C’est dans ce genre de spot que les VJs prennent toute leur dimension. Ce sont les nouveaux artistes Push1stop, Sean Caruso et Fred Trétout qui se sont chargés de retranscrire avec talent la performance musicale du DJ. 

Les visuels sont éblouissants et la dimension extraordinairement perceptible. C’est sans conteste que leurs prestations participent à la réussite de la soirée. Les titres s’enchaînent tout en finesse, les sons se mêlent harmonieusement aux mélodies, les spectateurs deviennent acteurs du spectacle et se mettent à danser. 

Dans l’effervescence, Moses Baxter délaisse un court instant ses platines et échange ainsi quelques pas avec ceux venus l’écouter. Ce live est un bonheur à découvrir pour la foule et un extase à offrir pour l’artiste qui semblent vivre le moment intensément. Une soirée de création immersive à 360 degrés.

Entre la découverte de Moses Baxter et celle des nombreux DJs participant à l’événement Igloofest, ce début d’année 2015 promet d’être électronique!



FLORA - rédactrice Tombée en amour du melting pot Montréalais, Flora veut tout voir, tout faire, tout vivre! Adoptant un style proche du gonzo journalisme, elle met des mots sur les émotions pour vous faire partager les expériences qui l’ont fait vibrer.




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